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26 février 2015 4 26 /02 /février /2015 18:14
De l'esquisse au cuivre

Dans mon article précédent je montrais une esquisse qui aboutira peut-être à une série ou un projet autour de personnages mythiques ou imaginaires mi-femmes, mi-bêtes.

Aujourd'hui, voici le dessin réalisé à la pointe sèche sur la plaque de cuivre recouverte de vernis à graver. Rendez-vous bientôt pour un premier essai de tirage, après un bain de 45mn dans le perchlo.

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17 février 2014 1 17 /02 /février /2014 19:49

S'il te plaìt... apprivoise-moi, 10.01

Quand tout fout le camp je me réfugie dans ma cuisine, je me cache derrière mes fourneaux, j'enfile mon vieux tablier . Et je sors le livre de recettes. Je ne fais que chercher une idée, ou je vérifie les proportions d'une sauce, d'un gateau. Je ne demande rien qu'un peu d'oubli via les papilles, le réconfort du ventre pour les miens et pour moi. Des fleurs de Bach en plus consistant, en moins volatile (les initiés comprendront).

 

Mais voilà, mon vieux livre de cuisine est aussi miné que le grenier d'une maison de famille. Cachés entre certaines pages, ou bien en évidence au début ou à la fin, des petits papiers. De toutes formes, couleurs, âges.

Et ces écritures.Leur écriture. Différentes mais toutes pétries d'amour et d'arthrose. Les recettes de mes disparues: grands-mères, tantes.

Ce soir le livre de recettes est plein de pincées de cannelle et de ras el hanout, de haricots tarbais, de piments d'espelette. Ce soir il me pince le coeur et me coupe l'appétit.  Je repense à tous ces repas avec et puis sans elles, je pense à toutes ces tablées  à venir où d'autres disparus bientôt les rejoindront. Ce soir, mon coeur n'est pas à la fête, et le festin a comme un avant-goût de cendre et d'oursins dégustés vifs sur les plages lointaines de mon enfance. Sodade...

 

Allez, Didier et les enfants, à table!

 

 

 

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22 décembre 2013 7 22 /12 /décembre /2013 19:23

Le premier mot qui suit le Solstice d'hiver et que je découvre ce soir : "éphéméra"...

Grec, beau comme le nom d'une princesse d'Ithaque, il enchante mon palais et enflamme mon imagination.

Pour moi les mots nouveaux, dans n'importe quelle langue , gardent un peu de la magie de l'enfance, des émerveillements initiaux, du temps des synapses en émoi dans un cerveau en construction.

Je vous livre un article que je viens de trouver sur ce mot qui me plaît par sa nouveauté et par les possibilités artistiques qu'il recelle. 2014 sera éphéméra, voilà...link

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17 février 2013 7 17 /02 /février /2013 18:05

Je viens de lire ce beau texte sur le geste du graveur dans un blog, et comme ce n'est pas si souvent  que la gravure est si bien cernée, je le partage avec vous:

 

"Un écrivain romantique, peintre à ses heures perdues, croyait faire voeu de réalisme en proclamant: "pour moi, le monde extérier existe". Le graveur s'engage mieux: pour lui, la matière existe. Et la matière existe toute de suite sous sa main oeuvrante. Elle est pierre, ardoise, bois, cuivre, zinc...Le papier lui même, avec son grain, avec sa fibre, provoque la main rêveuse pour une rivalité de la délicatesse. La matière est ainsi le premier adversaire du poète de la main. Elle a toutes les mutiplicités du monde hostile, du monde à dominer. Le graveur véritable commence son oeuvre dans une rêverie de la volonté. C'est un travailleur. C'est un artisan. il a toute la gloire de l'ouvrier.

 

(...) Le résultat heureusement esthétique ne cache pas l'histoire du travail, l'histoire des luttes contre la matière. Les ruses elles-mêmes de l'acide contre le cuivre, les stratagèmes si différents des entailles du bois, l'approche prudente de la peau grenue de la pierre, bref les temps héroïques du graveur, nous les revivons si nous prenons conscience de la matière initiale attaquée par la main.

 

Oui, la première matière offensée demeure là, sous le papier, plus au fond que la pâte cellulosique: le bois, le cuivre ne peuvent se laisser oublier, trahir, masquer. La gravure est l'art qui, entre tous, ne peut pas tromper. Elle est primitive, préhistorique, préhumaine. Déjà la coquille a gravé son manteau dans l'inspiration de la substance de sa pierre. La coquille n'a pas travaillé du même burin la silice et le carbonate.

 

Cette conscience de la main au travail renaît en nous dans une participation au métier du graveur. La gravure ne se contemple pas, elle se réagit, elle nous apporte des images de révail. Ce n'est pas l'oeil seulement qui suit les traits de l'image, car à l'image visuelle est associée une image manuelle et c'est cette image manuelle qui vraiment réveille l'être actif en nous. Toute main est consciente d'action.

 

G.Bachelard: Le droit de rêver

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7 juin 2011 2 07 /06 /juin /2011 09:40

Le Fantôme de ce que nous fûmes

 

Le fantôme de ce que nous fûmes
marche droit dans mes rêves
tel un Giacometti
sec
noble
inaltérable

Il marche voluptueux
volutes de nous deux
hiératique
il se poste
au seuil de ce musée
ce mausolée de nos amours


Sur le Pont Mirabeau
Muriel Bo
ou en bord de Garonne...alone
au loin
la Catalogne...Cat alone

Mi-cendre, mi phénix
sésame désenchanté
Ses jambes et ses bras
s'étirent comme un chat
Ses orbites crevées ou creusées
et pourtant il nous fixe


Amants immobiles
imperméables aux mues
éperdus dépassionnés en apparence
Son coeur bat la chamade
danse macabre et calendaire
Métronome innommable

Et soudain
par la chemise blanche entrebâillée
Elle entrevoit une vigne,
un ciel, une myriade de possibilités
un talisman à son cou longiligne
une cascade de caresses momifiées

Pompéi mon Amour
que reste-t'il de nous?

 


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6 juin 2011 1 06 /06 /juin /2011 14:38

L'Enfant de la Haute Mer
L'Enfant de la Haute Mer
par lapoudredestampette

 

Incipit du recueil de nouvelles de Jules Supervielle: "L'enfant de la Haute Mer"...

Un très beau texte qui  m'accompagne depuis des années et qui m'a  inspiré la série de gravures du même nom.

Bientôt exposées en Belgique, dans le cadre du Parcours des Artistes de Beloeil, du 17 au 19 juin 2011...

 

"Comment s'était formée cette rue flottante?Quels marins, avec l'aide de quels architectes l'avaient construite dans le haut Atlantique à la surface de la mer, au-dessus d'un gouffre de six mille mètres? Cette longue rue aux maisons de briques rouges si décolorées qu'elles prenaient une teine gris-de-France, ces toits d'ardoise, de tuile, ces humbles boutiques immuables? Et ce clocher très ajouré? Et ceci qui ne contenait que de l'eau marine, et voulait sans doute être un jardin clos de murs, garnis de tessons de bouteille, par-dessus lesquels sautait parfois un poisson?

Comment cela tenait-il debout sans même être balloté par les vagues?"

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